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sábado, 25 de diciembre de 2010

"LA BIBLE, CHANTIER PERMANENT"

25 décembre 2010

ecole-biblique-25.1293221432.JPGA ceux nombreux, nous n’en doutons pas, qui suivront la messe du jour de Noël ce samedi à partir de 11h à la télévision, il n’échappera pas que cette année, elle est filmée en la basilique du couvent Saint-Etienne protomartyr à Jérusalem, lequel abrite l’Ecole biblique et archéologique française. Le choix s’est arrêté sur ce lieu afin de célébrer par la même occasion le 120 ème anniversaire de cette prestigieuse institution française en terre sainte. Demain dimanche, l’émission Le Jour du seigneur, sur France 2 à partir de 10h30, sera d’ailleurs consacrée à son histoire, après la célébration de la messe consulaire (Domine salvam fac rempublicam !). Si l’Ecole, où se trouve l’une des meilleures bibliothèques au monde consacrée aux études bibliques, est si célèbre, c’est aussi que les Dominicains y ont élaboré pendant des années la fameuse « Bible de Jérusalem », édition savante au plus près de l’exégèse historico-critique, la plus populaire et la plus répandue de la Bible. On sait moins que depuis une dizaine d’années, et pendant quelques décennies encore, leurs frères et successeurs en ces lieux travaillent discrètement à un autre grand projet. Nom de code : la BEST. Entendez : la Bible en ses traditions. Pour le dire simplement, ce vaste chantier international vise à offrir au lecteur à la fois « les différentes formes textuelles de la Bible, assorties d’une annotation philologique et historique, et les diverses traditions de son interprétation au sein des communautés qui la reçoivent comme un texte sacré. Sereinement catholique dans son inspiration, le projet est, pour cette raison même, œcuménique et dans une certaine mesure interreligieux ». Tout est là, exposé et expliqué. Le texte des livres bibliques se présente sous ses différentes versions au cours des âgeecole-biblique-46.1293221632.JPGs en colonnes, ce qui n’est pas sans rappeler l’organisation du Talmud, autour de trois zones d’annotation : texte, contexte, réception. Pour l’instant, l’équipe en est à ouvrir des laboratoires électroniques en ligne pour chaque livre biblique. Si une édition imprimée, livre par livre puis générale, est bien prévue, l’édition principale se présentera sous la forme d’une base de données électroniques en français, anglais, espagnol, accessible par souscription. Afin de recruter mécènes et collaborateurs, un volume de démonstration hors-commerce tiré à un millier d’exemplaires et offert aux abonnés de la Revue biblique,vient d’être mis en circulation. Il contient douze esquisses autour de douze péricopes introduites, traduites et annotées selon le principe établi pour la Best. De quoi donner une juste idée de l’ampleur et de l’ambition de ce projet, suivi dans la durée par Olivier-Thomas Venard o.p. qui mérite vraiment d’être soutenu. Bien que leurs prédécesseurs en ces lieux soient les « auteurs » de la “Bible de Jérusalem”, les actuels professeurs de l’Ecole biblique sont constamment sollicités pour leur expertise dès qu’un problème se pose dans leur champ de compétence. Voilà pourquoi je les ai interrogés à propos des changements de la TOB (Traduction Oecuménique de la Bible), nouvelle édition parue fin novembre au Cerf, qui s’adresse autant aux catholiques, aux protestants qu’aux orthodoxes, lesquels ont réussi à y faire introduire six livres deutérocanoniques jusqu’à présent exclus. Jugeant son langage et sa présentation parfois trop datés « années 50 », un comité de ecole-biblique-6.1293220744.JPGrelecture s’est employé à le moderniser. Cette révision générale, la deuxième en un demi-siècle, concerne notamment les noms divins. Finis les « puissants » et « Tout-puissant » ; de même, « jaloux » a cédé la place à « exigeant » afin de dissiper toute ambiguïté sur le Dieu jaloux. Mais c’est sur le terme « Juif » (du grec ioudaioi), qui revient à soixante-huit reprises dans l’Evangile de Jean, que le comité de révision a souhaité mettre l’accent afin de bannir les malentendus qui ont longtemps pesé sur son usage dans la mesure où il a longtemps été la source de l’antijudaïsme chrétien ; dans le récit de la Passion, le peuple juif, dans son ensemble et de tous les temps, est ainsi désigné comme responsable de la condamnation du Christ, en lieu et place des autorités de Jérusalem en leur temps. Réaction d’Etienne Nodet, dominicain, professeur à l’Ecole Biblique, éditeur des cinq volumes des Antiquités juivesde Flavius Josèphe (Le Cerf) et auteur notamment de Samaritains, Juifs, Temples(Gabalda) :

ecole-biblique-22.1293220996.JPG«Jean est le plus juif des quatre et le plus proche des origines .Son évangile superpose ou condense la vie de Jésus avec les agitations ultérieures dans les synagogues.Jésus le dit clairement : “Le salut vient des juifs (ou Juifs, si on veut pinailler)”. Le propre de la tradition biblique et juive est de porter à la fois le prophète (isolé) et le peuple rétif, et cela depuis Moïse. Sans la Passion, il n’y a rien – c’est bien ce qu’a compris le Credo; à l’époque, il n’y aurait pas eu Paul, mais seulement un vaste “Jesus movement” : d’Apollos d’Alexandrie à Ananias de Damas (Actes 9 et 18). »

Et d’un point de vue purement philologique ?Christophe Rico, seul laïque à enseigner à l’Ecole biblique, est professeur de grec. Ses recherches se concentrent notamment sur le grec koïné néo-testamentaire. Il rappelle qu’une langue n’est pas une nomenclature, qu’on ne traduit pas des mots mais des énoncés, et que le sens ne jaillit pas des mots isolés mais d’une phrase qui s’insère dans un contexte.

ecole-biblique-62.1293221910.JPG «La question desioudaioiest, au fond, comparable à un autre problème de traduction dans le grec des évangiles: celui des adelphoi de Jésus. En grec koinè, le mot adelphos signifie soit “frère de père et mère”, soit “demi-frère”. Certains emplois du mot adelphos à propos d’Hérode Antipas ne peuvent se comprendre dans les évangiles (d’après les renseignements fournis par Flavius Josèphe) que dans le sens de “demi-frère”. En outre, en grec koinè sémitisé, les emplois sont encore beaucoup plus larges et peuvent englober tout proche parent (cousin, oncle, neveu, beau-frère…). Cet exemple illustre le principe qu’une langue ne constitue jamais une nomenclature, et qu’il y a un grand danger à vouloir traduire systématiquement le même mot de la langue source par un même mot de la langue cible. Chaque champ sémantique doit être analysé par rapport à une langue déterminée.
Dans le cas des
ioudaioi (non seulement chez Jean d’ailleurs, mais aussi chez d’autres évangélistes), il s’agit d’un terme qui peut revêtir différentes acceptions en grec koinè sémitisé. Si l’on prend le chapitre 4 de Jean, lorsque Jésus déclare à la Samaritaine que le salut vient des ioudaioi, il est clair que le terme a un sensecole-biblique-82.1293222024.JPGreligieux: “le salut vient des juifs”. De même lorsqu’il est question d’une fête des ioudaioi. Dans nombre d’autres cas, lorsque la comparaison est possible avec des passages parallèles des autres évangiles, on s’aperçoit que, face à une expression du typehoi pharisaioi chez Matthieu ou Luc, on trouve en revanche chez Jean l’expression hoi ioudaioi: le terme désigne donc dans ces cas-là les autorités juives à Jérusalem, que cette autorité soit juridique (membres du sanhédrin) ou simplement une influence sociale. Même dans ce cas, il ne s’agit pas de l’ensemble des autorités juives de façon indiscriminée puisque le quatrième évangile mentionne aussi bien Nicodème (le Niqdemon cité dans le Talmud) que Jean d’Arimathie, tous deux membres éminents du sanhédrin, parmi les disciples qui ont soutenu Jésus jusqu’au bout. Il y a également quelques rares cas, dans l’évangile de Jean, où le terme pourrait désigner les habitants de Judée, les Judéens (je n’en suis pas absolument certain, mais l’hypothèse est certainement plausible, cf. Jn 11,45)”.

Nul doute qu’un jour “la Best” y fera écho ! Sur ce, comme disent justement les Dominicains : « Joyeux Noël, bonnes gens, même et surtout si Dieu n’est pas céans ».

(”A l’Ecole biblique de Jérusalem” photos Passou)

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viernes, 19 de noviembre de 2010

VERBUM DOMINI

The Tablet Blog

Bible-study Catholics and contemplative evangelicals?

Posted by Abigail Frymann, 18 November 2010, 9:00

Evangelicals are engaging in contemplative prayer; the Pope's told Catholics to read their Bibles more. What's going on?

Last week the Vatican published Pope Benedict's summary of the synod of bishops on the word of God, entitled Verbum Domini. In the document, or apostolic exhortation, the Pope speaks of "a new season of greater love for Sacred Scripture"; he talks of the scripture nurturing believers, being central to church life and key to maturing people's faith. And he says people desperately need to be able to read the Bible in their mother tongue, so translators should be praised and encouraged and where appropriate collaborate with the various Bible Societies. (The UK Bible Society, for their part, put out a statement on Monday welcoming the Pope's document.) And we now have more Bible translations in a modern English than ever before.

In wanting Catholics to rediscover "the centrality of God's word in the life of the Church" Benedict comes across not as a closet Protestant so much as a theologian pope passionately wanting to share with his flock what he has discovered, in a distinctly Catholic way. He stresses that believers should be trained to read Scripture in relation to Tradition and guards against the individual putting too much store by a personal revelation, which he said needed "ecclesiastical approval" to be of use. His exhortation is dotted with references to Catholic saints and at one point to reading scripture alone and "gaining an indulgence either for oneself or for the faithful departed". He echoes the Catechism, which says that the Liturgy of the Word and the Liturgy of the Eucharist together form a single act of worship.

But in this document, we see an approach to devotion that resonates with non-Catholics: a central path between the evangelicals' Pauline emphasis on decisive conversion and evangelistic zeal, and the Catholic love for saints, liturgy and mystery. He wants believers to have an intelligent and close relationship with the Bible - a partnership more easily extolled in theory than in practice.

In sections that the whole catholic (with a small c) Church would benefit from hearing, the Pope warns against fundamentalist readings of scripture and revelations to individuals that have not been tested by church leaders and may lead the God-seeking worshipper away from Christ. That could get a "hear, hear" from the faithful of any denomination, as much as this line: "Generic and abstract homilies which obscure the directness of God's word should be avoided, as well as useless digressions which risk drawing greater attention to the preacher than to the heart of the Gospel message. The faithful should be able to perceive clearly that the preacher has a compelling desire to present Christ." As John the Baptist said, "I must decrease; He must increase."

Meanwhile on the other side of the ecumenical fence, some evangelicals brought up on a black and white reading of the Bible and promises of "certainty" are experiencing disillusionment as years go by and lives remain unhealed and questions unanswered. Scriptures have become over-familiar, painful if unfulfilled; dry where once they gleamed with life. So to fill the gap believers are turning to Catholic authors such as Fr Gerard Hughes SJ and Fr Henri Nouwen. The Chicago-based megachurch Willow Creek offers a different, more meditative approach to Bible reading - the traditionally Catholic discipline of lectio divina - for its members; its South Africa branch offers daily online lectio slots. Over in Seattle, the Mars Hill church (membership 10,000+), founded by the popular young preacher Rob Bell, devotes a section of its website to "spiritual practices" such as lectio, Ignatian spiritual exercises and praying the daily office.

What's going on? Verbum Domini is the latest in a wave of encouragements over the last 50 years that have invited Catholics to read their Bibles, with very positive results. Meanwhile Protestant Churches around the world are using the Catholic Lectionary. The Pope's not about to resign and neither are the megachurches about to request an ordinariate. The two traditions are exploring each other's treasure chest. At worst, they could exchange barely a word as they do so; at best we could see the best of both worlds - Catholic and evangelical - powerfully combined if the two Churches don't forget dialogue and love. Didn't St Paul (even if he's not every Christian's cup of tea) once talk about the church being a body, in which every part was crucial?

Abigail Frymann is The Tablet's Online Editor.