Herman Van Rompuy, le nouveau président "permanent" du Conseil européen, prend ses fonctions lundi 4 janvier à Bruxelles. La mission de l'ex-premier ministre belge sera de coordonner les travaux des vingt-sept chefs d'Etat et de gouvernement pour donner les grandes impulsions politiques. Il a vocation à devenir l'interlocuteur incontournable de José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, dont la nouvelle équipe doit être confirmée par le Parlement européen d'ici à la fin janvier 2010. Sur la scène diplomatique, M. Van Rompuy sera secondé par la Britannique Catherine Ashton. Méconnu du grand public, le tandem doit faire ses preuves et conjurer le risque de cacophonie.
De l'avis général, le traité de Lisbonne donne pourtant aux uns et aux autres des outils inédits pour améliorer le fonctionnement, et l'influence, de l'Europe élargie. Il conforte le rôle du Parlement européen, et rogne le pouvoir de veto des Etats. Mme Ashton fait figure de novice ; sa première tâche sera pourtant de bâtir le service d'action extérieure. Les dirigeants européens sont désormais tenus de s'intéresser à la substance, après tant d'année de nombrilisme institutionnel. Mais ils savent que tout dépendra aussi de la bonne volonté des capitales. M. Van Rompuy ne sera un président du Conseil fort que si les chefs d'Etat et de gouvernement parviennent à agir ensemble. A l'heure où la crise économique met à rude épreuve la solidarité européenne, c'est la grande inconnue de 2010.
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