jueves, 31 de diciembre de 2009

NI UNA PALABRA SOBRE LA PRESIDENCIA ESPAÑOLA

Edito du Monde
UE, le défi de 2010
LE MONDE | 31.12.09 | 12h59 • Mis à jour le 31.12.09 | 12h59

'Europe n'est pas à la fête. En 2009, les Vingt-Sept sont parvenus non sans difficulté à clore le douloureux chantier institutionnel ouvert près de dix ans auparavant. Le traité de Lisbonne, héritier de la défunte Constitution rejetée par les électeurs français et néerlandais, est entré en vigueur le 1er décembre après un processus de ratification des plus chaotiques. Mais le réveil est douloureux : au moment où elle croyait disposer enfin des moyens de peser davantage dans le monde, l'Union européenne (UE) s'est rendu compte, à Copenhague, qu'elle pouvait être marginalisée sur un terrain, la lutte contre le changement climatique, où elle prétendait démontrer les vertus de son "soft power".

Le Vieux Continent n'a pas pesé lourd face aux intérêts de la Chine et des Etats-Unis, moins enclins à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, et l'Europe n'a pas su les convaincre de suivre son exemple. L'avertissement de Copenhague va bien au-delà du seul enjeu climatique, au moment où l'UE s'apprête à faire fonctionner ses nouvelles institutions.

Herman Van Rompuy, le nouveau président "permanent" du Conseil européen, prend ses fonctions lundi 4 janvier à Bruxelles. La mission de l'ex-premier ministre belge sera de coordonner les travaux des vingt-sept chefs d'Etat et de gouvernement pour donner les grandes impulsions politiques. Il a vocation à devenir l'interlocuteur incontournable de José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, dont la nouvelle équipe doit être confirmée par le Parlement européen d'ici à la fin janvier 2010. Sur la scène diplomatique, M. Van Rompuy sera secondé par la Britannique Catherine Ashton. Méconnu du grand public, le tandem doit faire ses preuves et conjurer le risque de cacophonie.

De l'avis général, le traité de Lisbonne donne pourtant aux uns et aux autres des outils inédits pour améliorer le fonctionnement, et l'influence, de l'Europe élargie. Il conforte le rôle du Parlement européen, et rogne le pouvoir de veto des Etats. Mme Ashton fait figure de novice ; sa première tâche sera pourtant de bâtir le service d'action extérieure. Les dirigeants européens sont désormais tenus de s'intéresser à la substance, après tant d'année de nombrilisme institutionnel. Mais ils savent que tout dépendra aussi de la bonne volonté des capitales. M. Van Rompuy ne sera un président du Conseil fort que si les chefs d'Etat et de gouvernement parviennent à agir ensemble. A l'heure où la crise économique met à rude épreuve la solidarité européenne, c'est la grande inconnue de 2010.


Article paru dans l'édition du 01.01.10

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