miércoles, 13 de octubre de 2010

LA BATALLA DE LAS JUBILACIONES -EN FRANCIA

Edito du Monde

Elysée et syndicats, vainqueurs sans trophées

LEMONDE | 13.10.10 | 14h19 • Mis à jour le 13.10.10 | 17h02

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A l'issue de la bataille des retraites, il pourrait y avoir deux perdants - ou, plutôt, deux vainqueurs sans trophées. Mardi 12 octobre, les syndicats ont réussi leur quatrième journée d'action depuis la rentrée, avec le renfort surprenant de milliers de lycéens. Loin de s'essouffler, comme l'escomptait l'Elysée, la contestation reste forte. L'adoption des articles-clés de la réforme par le Sénat juste avant les "manifs", pour mieux signifier qu'elles ne serviraient à rien, n'y a rien fait.

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Depuis le 23 mars, au lendemain de la déroute de la droite aux élections régionales, les syndicats entretiennent la fronde, dans une unité inédite depuis 2006. Qu'ils aient tenu dans la durée, avec six journées nationales d'action, dans un pays où le taux de syndicalisation (8 %) est très faible, est déjà un exploit. Ils ont gagné tous leurs paris, et surtout ils ont bénéficié d'un large soutien de l'opinion qui, encore aujourd'hui, ne se dément pas.

Mais si les syndicats ont montré leur capacité de résistance face à Nicolas Sarkozy, ils ne feront pas céder le président - et ils le savent. La réforme des retraites sera votée par le Sénat le 15 octobre, moyennant des concessions marginales. Et elle sera adoptée définitivement par l'Assemblée nationale avant la fin du mois. Face à la fronde, M. Sarkozy est resté inflexible.

Le président est en passe de gagner son pari. Il aura réussi à imposer, malgré le rejet de l'opinion, une réforme des retraites qu'il n'avait pas inscrite à son programme de candidat en 2007. Mais son trophée est sérieusement terni. En refusant tout débat, toute négociation, il a gravement mis en péril une cohésion sociale dont il devrait être le garant. Au plus bas dans les sondages, il court le risque d'un effet boomerang lors de la présidentielle de 2012.

Aujourd'hui, le blocage social est total et les syndicats sont en panne de stratégie de sortie. L'éventualité d'une série de votes en faveur de grèves reconductibles à la SNCF et dans les raffineries, au moins jusqu'à la prochaine mobilisation, samedi 16 octobre, est une impasse. A l'image de la petite chèvre de Monsieur Seguin qui se battit vaillamment toute une nuit avant de succomber au loup, ils prennent le risque d'entretenir la tension alors même que le combat paraît perdu d'avance. Mais l'intransigeance de M. Sarkozy, à travers le refus du moindre dialogue, alimente le scénario de la radicalisation.

Dans ce contexte, et alors que la bataille va se déplacer sur le terrain politique, le Parti socialiste cultive l'ambiguïté. Martine Aubry et Ségolène Royal en viennent à demander le retrait de la réforme, alors même que les syndicats - à l'exception de FO et de Solidaires - n'expriment pas cette exigence et réclament des négociations. Tout en admettant le principe d'une augmentation de la durée de cotisation, le PS veut à la fois rétablir l'âge légal de départ à la retraite à 60 ans, ce qui est peu crédible, et accorder la liberté d'une retraite à la carte. D'ici à 2012, il devra donc clarifier son projet. D'autant que la réforme Sarkozy n'est pas financée au-delà de 2018.

Article paru dans l'édition du 14.10.10

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