Un magazine peut-il titrer "Sarkozy voyou ?"
Dans le sillage d'autres députés UMP, comme Lionnel Luca, Patrick Ollier a estimé mardi que Jean-François Kahn, co-fondateur de Marianne et auteur de l'article, s'était conduit en "voyou de la presse". "Vouloir faire des titres, souhaiter attirer le maximum de lecteurs pour renforcer les équilibres financiers que l'on sait délicats pour ce journal, conduit Jean-François Kahn à confondre le côté spectaculaire d'un titre et le respect que l'on doit à la fonction présidentielle et à Nicolas Sarkozy qui l'exerce au nom des Français", écrivait-il dans un communiqué.
"LEÇONS DE BONNES MANIÈRES"
Contacté par L'Express.fr , Maurice Szafran, directeur de la publication de Marianne, suggère aux responsables UMP indignés d'aller "demander à Nicolas Sarkozy de porter plainte" contre le magazine. "Voir Morano, Estrosi ou Luca venir nous donner des leçons de bonnes manières nous amuse au vu de leurs antécédents", explique-t-il. Il estime la "une" justifiée par les récentes annonces de Nicolas Sarkozy à Grenoble, qu'il juge dignes de "méthodes politiques de voyous".
Sur RMC, Jean-François Kahn avait justifié lundi le choix de l'expression "voyou de la République", reprochant au chef de l'Etat de se comporter comme un "caïd des cités" de banlieue. "Il y a eu des réactions sur Sarkozy : pétainiste, vichyste, facho, raciste, xénophobe ! Dans cet article, je dis : 'ce n'est pas vrai'." "Mais en revanche, dans le fond Sarkozy c'est un type qui, pour conquérir le pouvoir, ou pour garder le pouvoir avec talent, est capable de tout ! Rien ne l'arrête (...). C'est ça, l'idée, c'est ça un voyou."
Pour le député PS Claude Bartolone, Nicolas Sarkozy est responsable, par son comportement, de la "dérive verbale" du magazine. "Depuis qu'il est au pouvoir, Nicolas Sarkozy n'a eu de cesse d'insulter ici un pêcheur, là un agriculteur, ou encore les habitants des quartiers. Un tel comportement n'est pas sans conséquences graves sur l'image de notre République et de ses dirigeants, explique-t-il mercredi dans France-Soir. Le président porte une grande part de responsabilité dans cette dérive verbale."
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