martes, 24 de agosto de 2010

"SARKO LÂCHÉ PAR LES CATHOS?"


Sarko lâché par les cathos ?

par Jean-Gabriel Delacour © Acip

mardi 24 août 2010


Un certain nombre d’informations, de commentaires et d’études viennent d’attirer l’attention sur les rapports entre le président de la République et l’électorat catholique. On a même envie d’écrire « son » électorat catholique, tant il était apparu que son socle reposait sur les pratiquants réguliers — en rappelant, d’ailleurs, que ces derniers votaient moins pour Jean-Marie Le Pen que la moyenne nationale. En tout cas, non seulement quelques évêques ou organismes divers ont fait récemment entendre une voix dissonante mais, en outre, on sent des réticences se manifester de manière plus accusée. Une récente enquête d’opinion a même montré que les « satisfaits » parmi les catholiques pratiquants étaient tombés de 61 % à 47 %.

La personne de Nicolas Sarkozy ne se trouve pas en cause. Même si le style bling-bling de ses débuts élyséens n’avait pas recueilli une approbation unanime et si la rapidité de son deuxième divorce-remariage avait fourni l’occasion à son épouse, en 2009, de successivement critiquer puis bouder le Pape, les catholiques savent, depuis longtemps, ne pas tenir rigueur à leurs dirigeants n’affichant guère de préoccupation spirituelle personnelle. Au contraire, ils avaient apprécié, à la fin de 2008, le fameux discours du Latran qui donnait de la laïcité une interprétation ouverte et favorable aux activités religieuses. Bien sûr, il y aura toujours une minorité qui considérera que l’individualisme et la déstructuration morale et culturelle ne constituent pas des gages pour assurer une bonne gouvernance et que ce type de comportement ne reste pas très éloigné du libertarisme de certains écologistes et autres bobos, mais, en France, on veut jauger les hommes politiques d’abord sur leur action.

On ne peut pour autant nier l’apparition et le développement d’un malaise. Cela s’était manifesté avec les frasques sexuelles du ministre de la Culture rapportées par lui-même, suivies du soutien du même Frédéric Mitterrand à un Roman Polanski poursuivi pour une affaire de mœurs. S’y ajoutait la volonté présidentielle appuyée d’ouvrir les magasins le dimanche. Autant de libéralismes qui ne plaisent guère aux catholiques, même s’ils appréciaient que le débat sur l’euthanasie ait été enterré alors que la « mort par compassion » recevait l’appui complaisant de beaucoup de médias. Plus généralement, diverses affaires d’argent ou de favoritisme montraient que des proches du pouvoir n’envisageaient guère de se serrer la ceinture en ces temps d’inévitable austérité — même si le président et ses ministres ont cet été passé leurs vacances en France.

Restent les mesures prises contre les Roms étrangers et celles envisagées contre divers types de délinquants auxquels serait éventuellement retirée la nationalité française. Outre le fait que, une fois de plus, on annonce de nouvelles lois alors qu’on n’applique que fort mal celles en vigueur, il y a là des risques d’amalgame, de surenchère et de politique-spectacle — à rapprocher du voyeurisme étalé par nombre de télévisions — qui interpellent des catholiques toujours sensibles à l’« autre ».


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