martes, 24 de agosto de 2010

SARKO Y LA IGLESIA CATÓLICA ROMANA

Nicolas Sarkozy et les catholiques : le divorce ?

C'est peu dire que les catholiques français, et, en premier lieu, les responsables de l'Eglise, sont choqués par la politique sécuritaire du président de la République. Depuis un mois, la volonté affichée par Nicolas Sarkozy de démanteler des centaines de camps de Roms, puis son discours de Grenoble menaçant de déchoir de leur nationalité des Français "d'origine étrangère" qui porteraient atteinte à la vie de policiers ou de gendarmes ont provoqué un malaise qui ne cesse de grandir. Et des coups de crosse épiscopale de plus en plus cinglants.Dès le 28 juillet, Raymond Centène et Claude Schockert, évêques de Vannes et de Belfort, responsables de la pastorale des gens du voyage et de celle des migrants, mettaient en garde contre"une recrudescence de la stigmatisation" contre des "boucs émissaires désignés". Puis ce fut l'évêque d'Ajaccio, Jean-Luc Brunin, qui déplora "l'amalgame entre insécurité et immigration".Lors des fêtes de l'Assomption, à la mi-août, André Vingt-Trois, cardinal archevêque de Paris et président de la Conférence épiscopale, évoquait "ceux qui se tournent vers notre pays et qui en attendent la reconnaissance de leur dignité". "Saurons-nous leur faire une place à notre table?", demandait-il, avant de fustiger "les délires d'une surenchère verbale et physique"."Nul être humain ne peut être déchu de son humanité", ajoutait Hippolyte Simon, archevêque de Clermont et vice-président de la Conférence épiscopale. Implicitement, enfin, c'est au chef de l'Etat que le pape Benoît XVI a rappelé en français, dimanche 22 août, le devoir de "savoir accueillir les légitimes diversités humaines".Cette rafale de sermons est évidemment fidèle aux principes chrétiens de tolérance envers les étrangers et de sollicitude envers les déshérités. Mais le malaise est d'autant plus profond que Nicolas Sarkozy avait su convaincre les catholiques français qu'il était des leurs. Rompant avec la discrétion de ses prédécesseurs en la matière, il affirmait sans ambages en 2004, dans son livre La République, les religions, l'espérance : "Je me reconnais comme membre de l'Eglise catholique."De même, chacun se souvient des phrases chocs du président de la République prononcées devant le pape, le 20 décembre 2007, dans la basilique Saint-Jean-de-Latran : rappel des "racines chrétiennes" de la France, évocation des "souffrances" éprouvées par les catholiques du fait de la loi de 1905 de séparation de l'Eglise et de l'Etat, plaidoyer pour une "laïcité positive". En septembre 2008, encore, la République avait déployé ses ors et sa pompe pour accueillir Benoît XVI, qui louait, alors, "la généreuse tradition d'accueil et de tolérance de la France".Après la controverse sur le travail du dimanche, la surenchère sécuritaire a rompu la confiance. Dans son discours du Latran, Nicolas Sarkozy affirmait que, "dans la transmission des valeurs, l'instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé". Le pape et les évêques lui rappellent aujourd'hui qu'en matière de respect des valeurs, il a quelques progrès à faire.

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