Selon la presse, la commission Saville, du nom de son président, le juge Mark Saville — assisté du Canadien William Hoyt et de l'Australien John Toohey —, devrait innocenter les victimes mais il reste à savoir si elle accréditera la thèse des soldats incriminés qui avaient dit avoir fait feu parce que des "terroristes" de l'IRA (Armée républicaine irlandaise) s'étaient infiltrés dans la foule, parmi les manifestants. Durant leur enquête, ils ont entendu l'ex-premier ministre britannique Edward Heath, l'ancien chef d'état-major britannique Mike Jackson, et l'actuel vice-premier ministre nord-irlandais Martin McGuinness, qui a confirmé lors de son audition qu'il appartenait en 1972 à l'IRA. Il n'est pas exclu que le rapport débouche sur des poursuites judiciaires à l'encontre de cadres de l'armée. Personne, toutefois, ne pourra être incriminé par son propre témoignage devant les juges.
MARCHE SYMBOLIQUE
Dans la matinée de mardi, les familles des victimes ont repris symboliquement le défilé qui avait été interrompu en 1972 à Londonderry, que les séparatistes catholiques préfèrent appeler Derry. Brandissant des photos en noir et blanc des victimes, les proches des victimes ont marché lors d'une procession silencieuse depuis le monument dédié à "Bloody Sunday", sur Rossville Street, jusqu'au guildhall (mairie). Des milliers de personnes, selon la presse locale, doivent reproduire en début d'après-midi le même parcours et se rassembler devant le bâtiment officiel pour assister sur écran géant au discours de David Cameron.
Le "Bloody Sunday" est considéré comme l'un des faits les plus marquants des trente ans de "troubles" entre catholiques et protestants, qui ont fait 3 500 morts environ, et auxquels a mis fin un accord de paix signé en 1998.
Entré dans la culture populaire avec la chanson du groupe irlandais U2 puis le film du cinéaste britannique Paul Greengrass, le Bloody Sunday symbolise aux yeux des nationalistes irlandais l'arbitraire de l'ennemi britannique. Quelles qu'elles soient, les conclusions de Lord Saville promettent d'être polémiques, dans une société encore divisée malgré les progrès accomplis. Elles fourniront aussi un test de la stabilité du gouvernement d'union entre protestants et catholiques.
No hay comentarios:
Publicar un comentario