Le calvaire des Bleus prend fin sur une défaite contre l'Afrique du Sud
LEMONDE.FR | 22.06.10 | 18h12 • Mis à jour le 22.06.10 | 18h53
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L'équipe de France a été éliminée au premier tour de la Coupe du monde 2010 en concédant une dernière défaite (2-1) contre le pays hôte, l'Afrique du Sud, mardi 22 juin à Bloemfontein. Avec un point en trois rencontres, les Bleus terminent à la dernière place du groupe A, pendant que l'Uruguay et le Mexique décrochent les deux places qualificatives pour les huitièmes de finale. Arrivés avec un statut de vice-champions du monde, les Français repartent coiffés d'un bonnet d'âne mérité, au bout d'une compétition qu'ils auront animé en coulisses plutôt que sur le terrain.
Après les événements tragi-comiques qui ont transformé le camp de base des Bleus en (mauvais) théâtre de boulevard (lire l'article), cette dernière rencontre venait presque comme un cheveu sur la soupe pour un "groupe" qui n'avait plus grand-chose à gagner, mais visiblement encore un peu à perdre. La victoire pour l'honneur n'est pas venue, le miracle d'une qualification encore moins, et la défaite semble presque normale, de circonstance. Après la fronde de ses joueurs, le sélectionneur, ou ce qu'il en reste, avait choisi de laisser Evra, son capitaine, Malouda, Abidal et Govou au repos, pour lancer Cissé, Gignac, Gourcuff ou Squillaci. Mais puisque le rêve sud-africain ne fut qu'un cauchemar, il était presque prévisible de voir toutes les intentions françaises réduites à néant après vingt minutes de (petit) jeu.
C'était d'abord Hugo Lloris qui passait à côté de sa sortie sur un corner pour offrir à Khumalo l'ouverture du score (22e, 1-0). Puis après une nouvelle occasion pour Mphela, qui se jouait d'un Gallas complétement hors du coup, les tricolores se retrouvaient à dix : Gourcuff s'envolait pour disputer un duel de la tête, avec maladresse puisqu'il envoyait son coude dans le visage d'un adversaire… Rouge direct, sévère mais logique, et qui sonnait la fin du chemin de croix pour le malheureux meneur de jeu des Girondins. Heureux de recevoir, les Sud-Africains se faisaient une joie d'offrir un second but à leur public. Un dégagement raté d'Alou Diarra, un placement plus qu'approximatif de Gallas, et Mphela poussait le ballon et Clichy dans les filets d'un Lloris désabusé (2-0, 32e).
LE PREMIER PAYS HÔTE ÉLIMINÉ D'ENTRÉE
Malgré de nombreuses occasions, notamment grâce à un Mphela en verve, qui touchait le poteau à la 50e, les Sud-Africains finissaient par baisser le pied après la pause. Au point de laisser quelques miettes aux partenaires de Franck Ribéry. A la 58e minute, le Munichois oubliait Thierry Henry, à peine entré et qui espérait sans doute marquer son 52e but pour sa 123e sélection. A un quart d'heure de la fin, le suspense prenait fin pour les Bafana Bafana, lorsque Ribéry servait cette fois Malouda, seul au centre pour la réduction du score (2-1). Et le premier but français dans cette Coupe du monde. Au final, l'Afrique du Sud devient, malgré cette victoire méritée, le premier pays hôte à sortir en phase de poules. Quant aux Français, ils sortent dans le déshonneur, avec un bilan d'un point et un but en trois matches. Exactement le même que lors de l'Euro 2008...
Les Bleus sont éliminés, la Coupe du monde a perdu ses bouffons. Sans doute pour la première fois de l'histoire, le public et les joueurs vivent pour beaucoup cette sortie prématurée avec soulagement. "Au football, tout est compliqué par la présence de l'équipe adverse", expliquait Jean-Paul Sartre. Avec les Bleus, pas forcément besoin d'adversaire, ils ont prouvé qu'ils étaient capables de se saborder tout seul. A toutes les questions classiques qui se posent à une sélection pendant une Coupe du monde, les Bleus dans leur ensemble, du staff aux joueurs en passant par la FFF, ont apporté les mauvaises réponses pour aboutir au fiasco. La faillite du management a été totale, une page se tourne, ou plutôt se déchire.
Douze ans après le France-Afrique du Sud de Marseille qui avait lancé la conquête du titre en 1998, la défaite de Bloemfontein signe ainsi la fin de cette génération, au moins en tant que joueurs, puisque Laurent Blanc va hériter des clés d'une maison en ruines, où tout sera à reconstruire. Quant à Raymond Domenech, sélectionneur pendant cinq ans, onze mois et vingt jours et recordman du nombre de matches à la tête de l'équipe de France, il lui appartient désormais de livrer sa version de l'histoire. Afin que celle-ce ne soit pas toujours écrite par les vainqueurs.
Domenech refuse la poignée de main
Raymond Domenech, le sélectionneur de l'équipe de France, a refusé de serrer la main de l'entraîneur brésilien de l'Afrique du Sud, Carlos Alberto Parreira, à l'issue de leur match comptant pour le Mondial 2010, mardi à Bloemfontein, et a refusé d'expliquer pourquoi. Au coup de sifflet final, le Brésilien est allé vers le banc français - les deux équipes étaient éliminées après la victoire 2-1 des Sud-Africains - et lui a tendu la main, mais Domenech l'a refusée, se lançant dans une explication inaudible à la télévision. En conférence de presse d'après-match, il a refusé de s'expliquer. "Je n'ai pas l'intention de répondre à cette question", a-t-il dit, puis: "Est-ce qu'il y a une autre question" quand un autre journaliste a reposé la même question. Un troisième journaliste a demandé: "Pourquoi refusez-vous de répondre à cette question?"; il a répété : "Est-ce qu'il y a une autre question?". "Si c'est toutes les questions que vous avez à me poser, je vais vous laisser, on n'est pas dans le même monde", a-t-il ajouté plus tard à une demande sur les raisons de la crise de l'équipe de France.
Selon Parreira, Domenech a refusé sa main "parce que j'avais dit du mal de son équipe après sa qualification, mais je ne m'en souviens pas ! C'est ce que m'ont dit ses adjoints".
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