jueves, 29 de abril de 2010

L'EUROPE À QUITTE OU DOUBLE

Edito du Monde

L'Europe à quitte ou double


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Le contraste est saisissant, spectaculaire même. A Shanghaï, la Chine s'apprête à inaugurer une Exposition universelle pharaonique pour mieux faire la démonstration de sa puissance aux yeux du monde - et des Chinois. A Bruxelles - elle-même déchirée par de picrocholines et pathétiques querelles linguistiques -, l'Europe fait chaque jour un peu plus étalage de son impuissance aux yeux du monde - et des Européens.

On en oublierait presque que le PIB de l'Union européenne est encore trois fois supérieur à celui de l'empire du Milieu. Et pour cause : depuis trois mois, plus encore depuis trois semaines, le noyau dur de cette Union - la zone euro et ses seize membres - se fissure chaque jour un peu plus, miné par la crise financière de la Grèce, et plus encore par ses divisions, ses égoïsmes, ses tergiversations et son incapacité à parler d'une voix claire.

Au départ, le problème à régler paraissait relativement simple : comment aider l'un des membres du club euro, de taille modeste qui plus est, à passer un cap financier difficile. La situation était évidemment très agaçante puisqu'elle mettait brusquement au grand jour les mensonges répétés, ces dernières années, des gouvernements grecs sur l'état réel de leurs finances publiques. Mais elle était tout sauf insurmontable : après tout, Athènes n'avait besoin que de 30 milliards d'euros pour rembourser ses emprunts en 2010.

A l'arrivée, c'est toute la zone euro qui menace d'être déstabilisée par contagion. Non sans raison, évidemment, on peut toujours accuser les marchés, les spéculateurs et les agences de notation d'attiser l'incendie. Après la Grèce, les voilà aujourd'hui tentés de s'attaquer aux autres maillons faibles de l'Europe, Portugal et Espagne en tête.

Mais s'ils s'y emploient avec autant de succès, hélas, c'est bien parce que l'Europe n'a pas su éteindre le feu à temps. Il y a trois semaines, l'Union européenne s'est certes engagée à aider la Grèce, sous conditions. Mais cette promesse a été accordée avec tant de réticences, notamment allemandes, que les marchés l'ont pris pour ce qu'elle était : une promesse verbale. Ils sont repartis à l'assaut, plongeant encore plus la Grèce vers la faillite.

Alors que M. Barroso, président de la Commission, et M. Juncker, président de l'Eurogoupe, sont étrangement absents, une telle hypothèse est "hors de question", a martelé, mercredi 28 avril, Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne, qui a dû se résoudre à laisser le FMI prendre la main. Quant au président de l'Union, Herman Van Rompuy, il n'a pu convoquer qu'un sommet européen bien tardif. Mais les responsables de la zone euro, pour être crédibles, doivent passer à l'acte. Tous ou presque sont confrontés à des situations financières difficiles, voire inquiétantes. Mais s'ils continuent, comme ils le font depuis des semaines, à privilégier leurs intérêts nationaux au détriment de leur destin collectif, c'est l'aventure européenne qu'ils prennent le risque de jouer à quitte ou double. On veut espérer qu'ils mesurent leur responsabilité.



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