La France, l'Europe et les Roms
10.09.10 | 13h39 • Mis à jour le 10.09.10 | 15h22
Dans le débat en cours sur la situation des Roms, la France a bien des torts.
Il y a eu d'abord la musique entendue, cet été, aux plus hauts sommets de l'Etat. Elle a laissé penser qu'on y assimilait immigration et criminalité. Elle a donné l'impression que l'on faisait peser sur l'ensemble d'une communauté, Roms ou gens du voyage, la responsabilité des méfaits commis par quelques-uns. Qu'on appelle cela pratique de l'amalgame ou technique du bouc émissaire, le résultat est le même : condamnable, inacceptable.
Sans doute aussi peut-on s'interroger sur la légalité au regard du droit européen des expulsions décidées, en quelques semaines, à l'encontre de plusieurs centaines de Roms installés en France. De cela, l'image de la France dans le monde est ressortie abîmée. Et la manière dont le dossier a été mené, voire exploité à des fins électorales, pèse sur la rentrée européenne de Nicolas Sarkozy.
Dans une résolution solidement argumentée, mais non contraignante, le Parlement européen a stigmatisé, jeudi 9 septembre, l'attitude de Paris dans l'affaire des Roms. Eric Besson, ministre de l'immigration, de l'intégration et de l'identité nationale, a cru devoir réagir en dénonçant le "diktat"des élus européens. Tant d'insondable mépris pour une des grandes institutions de l'Union européenne n'améliorera pas la réputation de la France.
C'est d'autant plus mal venu que le président - avec, ici, quelques solides et bonnes idées - cherche à souder le Vieux Continent avant de prendre, en octobre, la présidence du G20.
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