Les Français n'ont pas été dupes, et c'est heureux. Le gouvernement n'en sort pas grandi, et il ne peut s'en prendre qu'à lui-même. L'ambitieux Besson espérait tirer le plus grand profit de cette affaire; il en ressort affaibli et isolé. Quant au président de la République, il a mesuré, mais un peu tard, le risque qu'il avait pris en encourageant ce débat.
L'identité nationale ayant fait long feu, le gouvernement revient donc à des gammes plus classiques. Dès aujourd'hui, le ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux, défend à l'Assemblée nationale la loi d'orientation sur la sécurité, opportunément inscrite à l'ordre du jour après avoir attendu des mois dans les tiroirs. Au programme, une nouvelle batterie de dispositions allant du couvre-feu que les préfets pourront imposer aux mineurs de moins de 13 ans à la lutte contre les cambriolages ou à la protection rapprochée des personnes âgées.
C'est, en effet, devenu la règle avant chaque élection : pour ressouder son camp et fustiger la gauche, la droite se pose en championne de la lutte contre l'insécurité. Elle semble oublier que, depuis huit ans, et plus encore depuis 2007, l'invraisemblable arsenal de lois qu'elle a fait adopter en matière de sécurité intérieure et de justice pénale n'a pas empêché les agressions contre les personnes de progresser de façon régulière. Il n'est pas garanti que le nouveau texte en débat fasse oublier aux Français ce bilan plus que médiocre. En dépit des rodomontades du ministre de l'intérieur et du gouvernement.
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