Et quand ce n'est le chef de l'Etat, le ministre de l'industrie, Christian Estrosi, prend le relais et intervient bruyamment dès qu'une entreprise menace de fermer un site et de procéder à des licenciements. Avant-hier, c'était Molex, Sanofi, Nortel ou Philips. Hier, c'est le patron de Total qui était convoqué, avec l'espoir affiché de le faire renoncer à la fermeture de la raffinerie de Dunkerque et d'éteindre ainsi un conflit social qui menace de provoquer rapidement des pénuries de carburant. Sans davantage de succès.
Le président comme son ministre entendent "ne pas rester les bras ballants". C'est méritoire. Mais le risque est de verser dans une gesticulation dont les Français ne sont pas dupes. L'on ne peut à la fois tenir un discours vigoureux sur la nécessité de renforcer la compétitivité des entreprises françaises et s'indigner dès qu'elles en tirent les conséquences sur le terrain, à bon escient ou non. L'on ne peut prôner une politique industrielle ambitieuse - et y consacrer un grand emprunt national - sans s'interroger sur les raisons qui expliquent la dégradation de l'industrie française, qui ne représente plus que 16 % de la valeur ajoutée du PIB, contre 22 % dans la zone euro et 30 % en Allemagne. L'on ne peut laisser croire que l'on peut sauver des emplois quand on n'en a pas véritablement les moyens.
Bref, on ne peut convaincre quand l'écart est trop évident entre les mots et la réalité.
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