jueves, 28 de enero de 2010

"JE SALUE LE COURAGE DU TRIBUNAL"

Clearstream : Villepin salue "le courage du tribunal"
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 28.01.10 | 13h37 • Mis à jour le 28.01.10 | 17h22

ominique de Villepin a salué, jeudi, juste après avoir eu connaissance de sa relaxe dans le procès Clearstream, le "courage" du tribunal correctionnel de Paris. Dans une courte déclaration à la presse à sa sortie de la salle d'audience, l'ancien premier ministre a expliqué qu'il souhaitait désormais se "tourner vers l'avenir pour servir les Français".

"Après plusieurs années d'épreuve, mon innocence a été reconnue", s'est réjoui M. de Villepin, qui était accusé de complicité de dénonciation calomnieuse. "Je salue le courage du tribunal, qui a su faire triompher la justice et le droit sur la politique. Je suis fier d'être le citoyen d'un pays, la France, où l'esprit d'indépendance reste vivant. Je n'ai aucune rancœur, aucune rancune", a-t-il dit devant les caméras. "J'ai été blessé par l'image que l'on a voulu donner de la politique, de l'engagement qui a été le mien pendant trente ans, et c'est vers l'avenir que je veux me tourner pour servir les Français et contribuer, dans un esprit de rassemblement, au redressement de la France", a ajouté l'ex-chef de gouvernement, qui depuis quelques mois ne cache plus ses ambitions présidentielles pour 2012.

Son avocat, Me Olivier Metzner, a déclaré à l'issue de la relaxe de son client : "Je me réjouis que la justice l'ait emporté, qu'on ait enfin reconnu l'innocence de Dominique de Villepin, innocence longtemps bafouée par la plus haute autorité de l'Etat. Ce jugement a démonté toute hypothèse possible, il a tout envisagé et, à l'issue de cette longue démonstration, le tribunal reconnaît qu'il n'existe aucun élément, quel qu'il soit, contre Dominique de Villepin, que Dominique de Villepin a rempli la mission qui lui était alors confiée comme ministre. Voilà un homme qui, malheureusement, a été précondamné, pour être aujourd'hui innocenté. Je ne redoute rien dans la mesure où le jugement qui a été rendu est un jugement extrêmement clair, extrêmement limpide et écarte toute hypothèse de culpabilité quelle qu'elle soit et donc la Cour d'appel ne pourrait faire que la même chose que le tribunal, donc peut importe un appel éventuel."

Nicolas Sarkozy a publié un communiqué dans lequel il affirme que "le tribunal a considéré que le rôle de M. Dominique de Villepin dans la manipulation ne pouvait être prouvé. J'en prends acte tout en notant la sévérité de certains attendus le concernant". "Dans ces conditions, j'annonce que je ne ferai pas appel de la décision du tribunal correctionnel", précise-t-il. Le président ne pouvait de toute façon pas faire appel : cette possibilité est réservée au parquet et aux prévenus - et non aux parties civiles - en correctionnelle.

Jean-Louis Gergorin, condamné à quinze mois de prison ferme, notamment pour dénonciation calomnieuse, a annoncé qu'il faisait appel de sa condamnation, ouvrant la voie à un second procès. "J'ai décidé de faire appel car je suis innocent et me battrai de toutes mes forces pour que mon innocence soit reconnue", a déclaré l'ancien vice-président exécutif d'EADS, considéré par le tribunal correctionnel de Paris comme le "cerveau" de la manipulation visant à faire croire que des personnalités, dont Nicolas Sarkozy, détenaient des comptes occultes à l'étranger. "J'ai servi mon pays pendant trente-quatre ans, douze ans au service de l'Etat et vingt-deux ans au développement de son industrie aéronautique et aérospatiale. Je ne suis pas le personnage qui est décrit par ce jugement", a affirmé M. Gergorin. "J'ai cru à l'authenticitié des listings Clearstream transmis en 2003 et 2004, je n'ai pas commis les délits qui me sont reprochés", a-t-il martelé.

Me Paul-Albert Iweins, son avocat s'est déclaré "surpris par la sévérité de cette décision, le tribunal considère, contrairement à ce que pensait le parquet, que M. Gergorin n'est pas le manipulateur de M. Lahoud, mais qu'au contraire M. Gergorin a été manipulé par M. Lahoud et le tribunal n'en tire pas toutes les conséquences, même si la peine qu'il inflige à M. Gergorin est inférieure à celle qu'il inflige à M. Lahoud. Bien que le tribunal dise lui-même que M. Gergorin s'est peut-être laissé aveugler par certaines obsessions, je pense que le tribunal a considéré qu'il est trop intelligent pour ne pas avoir su. Etre condamné pour être trop intelligent, c'est le genre de compliment dont on peut se passer".

L'avocat du journaliste Denis Robert, Me Hervé Témime, s'est félicité de la relaxe de son client : "Denis Robert n'a agi qu'en qualité de journaliste. C'est une très bonne décision, en particulier du fait que le tribunal a considéré que Denis Robert était protégé par des principes supérieurs, qui sont ceux de la liberté de la presse, de la liberté d'information, de la liberté d'expression. Dans ce cadre, il ne pouvait être condamné."

Me Olivier Pardo, avocat d'Imad Lahoud, a déclaré au sujet du jugement de son client : "On s'attendait à beaucoup de choses, on avait même préparé le pire, le risque de mandat d'arrêt à l'audience, car on connaît la tradition judiciaire qui est vieille comme la République où, dans des affaires de ce type, ce sont souvent les lampistes, les plus faibles, qui ont les peines les plus fortes."




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