Les déséquilibres financiers et commerciaux internationaux sont à la source de la crise financière mondiale, a-t-il dit en substance. "On a déréglementé la finance pour pouvoir financer plus facilement les déficits de ceux qui consommaient trop avec les excédents de ceux qui ne consommaient pas assez." Il a invité son auditoire à tirer les leçons d'une crise qui est, selon lui, "une crise de la mondialisation". "C'est notre vision du monde qui, à un moment donné, a été défaillante", a estimé Nicolas Sarkozy. "C'est elle qu'il nous faut corriger."
LES BANQUES AU CENTRE DES CRITIQUES
Nicolas Sarkozy a demandé un changement de la réglementation bancaire et des règles comptables pour lutter contre la spéculation, faute de quoi on continuerait à faire courir des risques insoutenables à l'économie. "Le métier de banquier n'est pas de spéculer [...], c'est de financer le développement de l'économie", a-t-il affirmé avant de préciser qu'il était "d'accord" avec les projets du président américain Barack Obama sur la régulation bancaire.
Le chef de l'Etat a également souhaité un alignement des règles prudentielles des banques américaines et asiatiques sur celles qui sont en vigueur dans l'Union européenne. "Si la concurrence est faussée par des règles prudentielles qui restent très différentes d'un pays à l'autre, d'un continent à l'autre", alors les "acteurs trouveront normal de reprendre leurs habitudes d'avant la crise", a-t-il estimé. "Comment, dans un monde de concurrence, exiger des banques européennes trois fois plus de capital pour couvrir les risques de leurs activités de marché et ne pas l'exiger des banques américaines ou asiatiques ?", a-t-il ajouté.
Peu avant, la présidente suisse Doris Leuthard s'en était elle aussi pris aux banquiers, accusés de se "dérober" à leurs responsabilités dans la crise financière. "Les banquiers tentent (...) de se dérober à leurs responsabilités", a lancé la présidente de la Confédération, qui est également ministre de l'économie. Mme Leuthard a également estimé que la pression du secteur bancaire avait "empêché jusqu'ici l'adoption de règles plus strictes concernant les fonds propres et les liquidités" dans plusieurs pays, sans les nommer. "Dans le domaine de la régulation financière, nous courons tout droit vers le précipice", a-t-elle mis en garde, appelant les dirigeants politiques et les patrons des banques à assumer leurs "responsabilités".
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