Le Japon est riche d'enseignements sur la difficulté à se relever de l'éclatement d'une bulle immobilière et financière. A la fin des années 1980, les prix des actions et des logements s'étaient envolés. La capitalisation de la Bourse de Tokyo dépassait celle de Wall Street et le stock immobilier nippon valait quatre fois celui des Etats-Unis. Puis la bulle a éclaté, provoquant des faillites bancaires en cascade.
Le Japon et son "capitalisme communautaire" ne se sont jamais vraiment remis de ce krach financier. En vingt ans, il est passé d'un statut de nation hyperdynamique et conquérante à celui d'un pays vieillissant, à bout de souffle, repu, replié sur lui-même et timoré. Condamné à une croissance anémique, taraudé par les forces déflationnistes, la montée de la précarité et des inégalités.
Et ce malgré des plans de relance à répétition et de sauvetage du système bancaire qui ont porté le niveau de dette publique à 180 % du PIB, un record dans les pays industrialisés. Pour assainir ses comptes, le Japon avait tenté de relever la TVA, il y a dix ans, mais cette mesure avait provoqué une rechute brutale de la croissance. Aujourd'hui, les masses d'emprunts d'Etat émis pour financer les déficits sont achetées par les ménages japonais, une épargne citoyenne qui se fait au détriment de la consommation. Ne pas être condamné, comme le Japon, à la stagnation, c'est aujourd'hui le défi d'après-subprimes qui se pose aux pays occidentaux.
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