Le journaliste note cependant que la relation difficile entre les deux hommes est plus ancienne que l'élection d'Obama et remonte au temps où Sarkozy s'était rapproché du "canard boiteux" George Bush, notamment en critiquant l'opposition de Jacques Chirac à l'intervention en Irak en 2003. "Sarkozy s'est donc retrouvé très impopulaire lors de l'arrivée des démocrates à la Maison Blanche", rappelle le quotidien britannique. Les critiques dirigées contre Obama par le président français, que le journal met sur le compte de la jalousie, n'ont par ailleurs pas aidé à construire une relation de proximité entre les deux hommes.
"L'AMI AMÉRICAIN"
Pour le Times, cette visite constitue toutefois "une récompense des efforts du président en vue établir un lien avec un chef d'Etat américain qui l'a tenu à distance", une distance qui s'est révélée humiliante pour le président français lorsque les Obama ont décliné une invitation à dîner de l'Elysée en juin dernier. Le journaliste rappelle que Nicolas Sarkozy a trop vite été considéré comme un "ami américain", alors qu'"il ne parle pas l'anglais" et surtout qu'il ne perd jamais une occasion de dénoncer l'"hégémonie anglo-saxonne".
Le site de Voice of America souligne que ce voyage offre néanmoins à Nicolas Sarkozy l'occasion de montrer ses points d'accord avec le président américain : les deux hommes souhaitent que les Nations unies durcissent leurs sanctions contre l'Iran. Ils sont également d'accord pour appuyer une réforme de la finance internationale, "même s'ils divergent sur les moyens de réguler l'industrie financière".
Cette visite ne devrait cependant pas fondamentalement modifier l'équilibre des relations entre les Etats-Unis et la France. Le Christian Science Monitor souligne à ce titre que ce refus de tisser un lien "spécial" n'est pas réservé à Sarkozy. En un an de présidence, Barack Obama "a tissé peu de liens avec des dirigeants étrangers", remarque le journal, malgré son style diplomatique "décontracté". Des observateurs politiques cités par le journal vont plus loin dans l'analyse de ce détachement : plus qu'un désintérêt pour l'Europe, la distance maintenue par Barack Obama montrerait son refus d'assumer le leadership occidental. Ils jugent toutefois cette attitude risquée : "dans un monde multipolaire, il serait raisonnable de maintenir une communauté d'alliés occidentaux défendant des intérêts communs".
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