Invité du journal de 20 heures de France 2, mardi 9 mars, le chef du gouvernement s'est efforcé avec une certaine jubilation de relativiser la "Fillonmania" ambiante. "Les commentateurs sont formidables : il y a deux ans, j'étais inexistant, il y a six mois, j'étais sur le point de démissionner et aujourd'hui, je suis présidentiable. Tout cela n'a pas de sens", a-t-il ironisé.
Des tensions avec Nicolas Sarkozy ? M. Fillon préfère vanter "un tandem formidable" formé depuis trois ans, "un tandem qui surprend et j'ai envie de dire qui dérange parce qu'il est stable et que nous avons réussi à construire une relation de confiance".
Pressé de dire s'il pouvait constituer un "recours" pour la droite en 2012, si M. Sarkozy ne se représentait pas, M. Fillon a ramené cette hypothèse à de la "science-fiction". "Cela n'a aucun sens", a-t-il assuré.
"LOYAL"
Trois précautions valant mieux qu'une, la nouvelle idole de la majorité a souligné sa loyauté intemporelle : "J'ai été loyal au président de la République, je suis loyal au président de la République et je serai loyal au président de la République." Pour clore le débat, il a affirmé qu'il souhaitait que le président puisse poursuivre "le plus longtemps possible (...) l'oeuvre de modernisation que l'on a entreprise (...) une oeuvre de longue haleine".
Le premier ministre, en première ligne dans ces élections régionales difficiles, sait désormais que sa romance avec M. Sarkozy devrait se poursuivre bien après le 21 mars. En déplacement dans le Doubs, quelques heures plus tôt, le chef de l'Etat a assuré qu'il ne fallait pas confondre élections régionales et élections nationales, et "changer les ministres tout le temps". Le capitaine Fillon ne dit pas le contraire : "Changer de cap à chaque instant, ce serait l'assurance d'être inefficace et de ne pas être à la hauteur de nos responsabilités."
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