Nul ne songe, pas même M. Küng, à faire de l'abrogation du célibat des prêtres un remède miracle contre la pédophilie. Dans la grande majorité des cas, ces abus sexuels ont lieu au sein du cercle familial ou dans des écoles et des associations parfaitement laïques. Mais on n'a jamais relevé de phénomène de pareille ampleur dans des religions où les pasteurs sont mariés. L'Eglise catholique devrait réinterroger sa vision de la sexualité, au lieu de favoriser l'immaturité sexuelle de ses clercs.
Le débat sur le célibat des prêtres est légitimement relancé. En Autriche, l'archevêque de Salzbourg, Mgr Alois Kothgasser, a jugé, le 12 mars, que "l'Eglise doit se demander si elle peut entretenir ce mode de vie ou ce qu'elle doit y changer". En 2008, le chef de l'Eglise allemande, Mgr Robert Zollitsch, avait assuré que "le lien entre la prêtrise et le célibat n'est pas un impératif théologique". Aucune évolution n'est à espérer de Benoît XVI, qui a déjà fermé la porte à l'ordination d'hommes mariés. En France, la moitié des 161 prêtres qui ont quitté l'Eglise entre 1996 et 2005 ont choisi une liaison hétéro ou homosexuelle. Le célibat est une des causes de la pénurie de vocations - même si celle-ci existe aussi chez les pasteurs ou les rabbins, qui peuvent se marier. L'Eglise n'est pas hors du monde. Si elle veut épouser l'humanité de son temps, elle serait bien inspirée de mettre fin à cet anachronisme.
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