domingo, 3 de enero de 2010

PISANI: "¿QU'EST-CE QUI CHANGE?"

change-david_reece.1262417538.jpgSe demander ce qui change, ce qui pourrait changer, ce que “ça change” est sans doute une bonne façon de commencer l’année, surtout quand on s’intéresse aux technologies digitales et à leur impact sur la société. Mais je propose de l’appliquer d’abord à celle qui vient de terminer.

Au lieu de reprendre ce qui s’est passé, comme je l’ai fait jusqu’à présent, je me suis demandé “qu’est-ce qui a changé?” Et je me suis rendu compte que la question était en fait plus différente de ce que j’imaginais. Plus intéressante aussi. Peut-être.

En politique après l’an des bouleversements en matière de campagnes électorales l’équipe d’Obama s’est trouvée confrontée à la difficulté de changer le pouvoir depuis le pouvoir. Moins facile qu’elle ne croyait.

Elle a d’autant mieux entamé le processus de la transparence qu’elle a déclenché une sorte d’émulation entre entités administratives et qu’elle offre maintenant des données qu’entreprises privées et ONG peuvent modifier comme elles l’entendent pour les rendre plus lisibles, plus utiles. Socrata et à ProPublica sont de bons exemples.

Elle se casse les dents par contre (pour le moment en tous cas) sur la question de la participation citoyenne qui pédale un peu comme on peut le voir sur le site de la Maison Blanche et de Mixedink . Mais, comme la participation n’avance guère mieux dans les médias nous sommes contraints de constater que les changements en la matière semblent particulièrement élusifs. Peut-être parce qu’ils soulèvent des questions de pouvoirs.

Dans le domaine de la mobiquité, sur lequel j’attirais l’attention au début de l’an dernier, mon impression est que beaucoup de choses se sont passées mais que peu ont changé.

Ou, plutôt, le changement n’est peut-être pas dans la technologie mais dans le fait qu’il est clair maintenant que les appareils mobiles (ou nomades) seront bientôt notre recours favori pour accéder aux contenus du web. Ceux qui ne voient pas ce déplacement fondamental en seront pour leurs frais, notamment dans les médias.

Mais les appareils comptent moins aujourd’hui que les services comme l’illustre, par exemple, l’émergence de la “réalité augmentée”, c’est à dire, l’accès à des quantités considérables d’informations liées à notre contexte (lieu et temps).

Dans le même sens, il ne fait plus guère de doute que les bouquineurs électroniques (genre Kindle) deviendront un jour notre principal mode d’accès aux livres. Le jour de Noël, Amazon a vendu plus de versions électroniques que de versions papier.

Secoués par la mort de certains de ses quotidiens les plus anciens comme le Rocky Mountain News, le monde des journaux américains semble accepter maintenant que le web devient l’axe autour duquel doivent s’articuler leurs stratégies. La lutte de Rupert Murdoch contre Google a largement l’air absurde. Du moins se livre-t-elle sur le bon terrain.

Introduit par Twitter, le changement principal en matière de réseaux sociaux (et de recherche, entre autres) est l’imposition du temps réel . J’aime bien les deux billets de Narvic disant qu’il n’en a rien à foutre et en assénant la preuve , mais le fait est que Google a été obligé de reconnaître le phénomène et de s’y rallier.

Au fond, donc, même les technologies digitales ne changent pas aussi vite que nous n’avons tendance à le croire (ou à l’espérer pour certains d’entre nous).

Faute d’innovations bouleversantes 2009 pourrait, malgré tout, rester comme l’année au cours de laquelle l’idée que les TIC sont devenues – dans tous les domaines - un élément déterminant de nos vies est sortie du cercle des professionnels, des mordus et des early adopters. En voilà un changement.

[Photo Flickr de David Reece ]


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